La productivité est un indicateur clé de la santé économique, reflétant l’efficacité avec laquelle les ressources sont utilisées pour générer des biens et services. Au Québec, la productivité du travail a connu une croissance de 20,8 % entre 1997 et 2019, une progression légèrement inférieure à celle du Canada (22,6 %) et comparable à celle de l’Ontario (20,7 %) (CIRANO, 2024). Toutefois, entre 2018 et 2021, la productivité du travail au Québec a enregistré une croissance notable de 5,6 %, surpassant la moyenne canadienne de 2,5 % et celle de l’Ontario, établie à 1,5 % (La Presse, 2022).

Croissance de la productivité du travail sur 3 ans

Cependant, les données sont moins encourageantes depuis les trois dernières années.

Effondrement de la productivité au Canada

Les récentes données de Statistique Canada mettent en lumière un déclin persistant de la productivité du travail au Canada (Conseiller.ca, 2024). En 2024, la productivité a reculé de 0,4 %, poursuivant une série de baisses enregistrées tout au long de l’année. Depuis 2022, la productivité a diminué à plusieurs reprises, reflétant un ralentissement de la croissance de la production des entreprises, tandis que les heures travaillées continuent d’augmenter à un rythme stable.

La Financière Banque Nationale (FBN) souligne également l’élargissement de l’écart de productivité entre le Canada et les États-Unis. Chez nos voisins américains, la productivité a connu une hausse annualisée de 2,2 % en 2024, tandis que la productivité canadienne a enregistré une diminution de 1,5 % sur la même période.

Comme le mentionne BMO Capital Markets, la productivité est pourtant essentielle afin de stimuler la croissance économique sans accroître les pressions inflationnistes (Conseiller.ca, 2024) :

« En termes simples, la productivité est le moteur de la croissance économique et  ce qui est crucial dans le contexte économique actuel  elle permet aux revenus d’augmenter sans faire pression sur l’inflation. »

Relancer la croissance de la productivité

Face à ce défi, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a élaboré un cadre d’orientation visant à revitaliser la croissance de la productivité (MEIE, 2024). Selon elle, la concurrence est identifiée comme un facteur clé, encourageant les entreprises à innover et à adopter des pratiques commerciales modernes. Toutefois, la concentration croissante du marché et la fragmentation du commerce international réduisent les avantages de la concurrence mondiale et freinent la diffusion des connaissances. L’OCDE recommande donc des politiques réglementaires et commerciales visant à inverser ou atténuer ces tendances. De plus, elle soutient que l’innovation peut être stimulée par des régimes de propriété intellectuelle équilibrés, des incitations fiscales et des marchés publics ciblés, servant également d’autres objectifs politiques tels que l’écologisation de l’économie. En effet, l’OCDE suggère d’offrir des incitations adaptées et de mettre en œuvre des initiatives stratégiques dans plusieurs domaines clés :

  • Encourager la recherche fondamentale, un levier indispensable pour élargir les frontières du savoir.
  • Investir dans des infrastructures de qualité et d’autres mesures d’intégration afin de créer des réseaux d’innovation qui facilitent la diffusion des connaissances.
  • Soutenir les jeunes entreprises en attirant des capitaux-risque et en remédiant aux obstacles au financement des actifs incorporels, leur offrant ainsi les moyens de se développer.
  • Renforcer le capital humain grâce à des systèmes éducatifs performants, à la promotion de l’apprentissage continu, à la diffusion de pratiques de gestion efficaces et à une meilleure utilisation des compétences grâce à l’adéquation des travailleurs aux emplois.

Investir en recherche et développement

Selon la FBN, l’une des causes de l’écart croissant entre la productivité canadienne et américaine est la différence des investissements des entreprises en matière de recherche et développement (R&D) (Conseiller.ca, 2024) :

« Statistique Canada a rapporté en début de semaine que les intentions de dépenses en R&D pour 2024 restent ternes, le secteur des entreprises y consacrant un peu moins de 0,9 % du PIB. En comparaison, ce chiffre s’élève à 2,6 % aux États-Unis, un contraste frappant pour un facteur largement reconnu comme un moteur clé de la productivité. »

Les résultats issus de la Grande enquête sur l’innovation des entreprises 2024 du Conseil de l’innovation du Québec (CIQ) confirment le déclin des dépenses en R&D des entreprises québécoises entre 2001 et 2021 par rapport au PIB.

Déclin des dépenses en R-D des entreprises

Comme le mentionne le CIQ dans son rapport, cette situation est d’autant plus alarmante lorsqu’on la compare avec la moyenne des pays de l’OCDE, où les activités de R&D connaissent une forte augmentation. Cela soulève des inquiétudes quant à la capacité des entreprises québécoises à maintenir leur compétitivité dans un environnement d’affaires de plus en plus marqué par la concurrence internationale.

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Sources :