D’après la Grande enquête sur l’innovation dans les entreprises au Québec 2024 du Conseil de l’innovation du Québec, les entreprises québécoises ayant effectué des projets d’innovation liés au développement de nouveaux produits et services sont plus nombreuses (41 %) que les entreprises voisines de la Colombie-Britannique (39 %) et de l’Ontario (35 %). Toutefois, celles-ci réalisent moins d’activités d’innovation :
Plus précisément :
- 18 % des entreprises innovantes québécoises se sont engagées dans des activités de recherche fondamentale;
- 17 % se sont engagées dans des activités de recherche appliquée;
- 20 % se sont engagées dans des activités de développement et prototypage;
- 22 % se sont engagées dans des activités de validation et de précommercialisation;
- 15 % se sont engagées dans des activités de commercialisation.
En effet, les entreprises québécoises sous-investissent en recherche et développement (R-D) (-25 %) comparativement aux autres provinces canadiennes (-3 %) et à d’autres pays comme les États-Unis (+37 %), l’Allemagne (+24 %) ou l’OCDE (+ 32 %). Pourtant, la R-D est le moteur de l’innovation et du développement de produits, car elle favorise la découverte de solutions nouvelles et l’amélioration des offres existantes, tout en renforçant la compétitivité et la durabilité des entreprises. Cet article explore la manière d’intégrer l’innovation à chaque étape du développement de produits.
1. Idéation
L’étape d’idéation est le point de départ du processus de développement de produits. C’est ici que l’entreprise génère des idées en réponse aux besoins du marché et aux attentes des clients. L’objectif est de créer des concepts produits innovants et viables. Pour ce faire, l’entreprise doit étudier les tendances du marché, examiner son portefeuille de produits existants et évaluer si la nouvelle idée est suffisamment différente pour se démarquer.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Utiliser des outils de remue-méninges créatifs comme la méthode SCAMPER pour substituer, combiner, ou adapter des concepts existants.
- Réaliser une analyse SWOT pour identifier les forces, faiblesses, opportunités, et menaces liées à chaque concept.
- Impliquer l’équipe de R-D pour valider rapidement la faisabilité technique des idées ou proposer des solutions innovantes (nouveaux matériaux, technologies émergentes).
- Exploiter des données clients et l’intelligence artificielle (IA) pour détecter des comportements ou tendances de marché sous-exploitées.
- Collaborer avec des partenaires externes (universités, laboratoires, startups) pour enrichir le processus d’idéation avec des perspectives nouvelles et technologiques.
- Évaluer les fonctionnalités potentielles du produit, même à un stade précoce, pour comprendre les avantages compétitifs que le produit pourrait offrir.
2. Définition du projet
Après avoir généré plusieurs idées lors de l’étape d’idéation, il est essentiel de définir clairement le périmètre du projet en sélectionnant l’idée la plus prometteuse. Cette phase de cadrage permet de détailler la stratégie de produit en clarifiant les objectifs commerciaux, la proposition de valeur, et la stratégie marketing. C’est aussi l’occasion d’identifier les indicateurs de réussite qui seront utilisés pour mesurer la performance du produit une fois lancé.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Utiliser des données prédictives et des outils d’analyse de marché innovants pour comprendre les évolutions des segments de marché et identifier les niches à fort potentiel. Des technologies comme l’IA et l’apprentissage automatique peuvent enrichir cette analyse en détectant des tendances cachées dans les données.
- S’appuyer sur des techniques d’innovation ouverte pour identifier des caractéristiques différenciatrices. Cela peut inclure des partenariats avec des startups ou des institutions académiques qui travaillent sur des technologies émergentes, permettant de proposer une solution unique qui se distingue clairement des produits concurrents.
- Mettre en place des KPI innovants qui vont au-delà des métriques classiques comme les ventes ou la rentabilité. Par exemple, mesurer l’engagement des utilisateurs avec des solutions d’analyse comportementale en temps réel, ou suivre l’adoption de fonctionnalités spécifiques grâce à des tableaux de bord d’analyse avancée.
- Innover en développant une stratégie marketing numérique qui repose sur l’automatisation, la personnalisation, et les canaux numériques avancés (chatbots, réalité augmentée pour la démonstration de produit, marketing d’influence via des plateformes sociales). En testant rapidement des stratégies avec des techniques de growth hacking, l’entreprise peut affiner ses approches en fonction des retours des clients.
3. Prototype
La phase de prototypage consiste à créer une première version fonctionnelle du produit afin de tester sa faisabilité technique et son adéquation au marché. L’objectif est de matérialiser le concept en un produit minimum viable (PMV), suffisamment abouti pour valider les principales fonctionnalités, tout en laissant la possibilité d’ajouter des améliorations ultérieures. Le prototypage est aussi l’occasion d’identifier et de documenter les risques liés à la production, d’étudier la faisabilité technique, et de définir une stratégie de développement plus concrète.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Utiliser des outils de simulation numérique pour évaluer les performances du prototype avant même de créer des modèles physiques. L’utilisation des jumeaux numériques peut permettre de simuler les conditions réelles et d’identifier rapidement les points faibles.
- Exploiter des technologies comme l’impression 3D, la fabrication additive, ou les plateformes de prototypage numérique pour créer des modèles physiques à moindre coût. Cela permet d’obtenir des retours rapides et d’ajuster le produit en conséquence sans attendre la production en série.
- Mettre en place une analyse des risques basée sur des données prédictives afin de comprendre les obstacles potentiels au lancement du produit (par exemple, risques de fabrication, non-conformité aux réglementations, coûts imprévus, etc.).
- L’objectif est de construire un PMV qui concentre les fonctionnalités essentielles nécessaires à la mise sur le marché rapide. La capacité à tester plusieurs versions du PMV de manière itérative en intégrant les retours des utilisateurs pour aboutir à une version finale optimisée peut permettre d’innover davantage.
4. Conception initiale
La phase de conception initiale consiste à transformer le prototype en une version fonctionnelle du produit, en intégrant les aspects pratiques liés à sa fabrication, à son assemblage, et à son utilisation finale. Cette étape s’appuie sur le PMV défini lors de l’étape de prototypage, tout en prenant en compte les exigences du marché cible et des parties prenantes. Des itérations multiples peuvent être nécessaires pour optimiser le design, les matériaux, et les procédés de fabrication. Cette étape est déterminante pour définir un produit prêt à passer à la production de masse.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Utiliser des outils avancés de conception assistée par ordinateur pour affiner la conception du produit et tester virtuellement des ajustements avant toute production physique. La modélisation paramétrique permet de simuler différentes configurations de conception et d’optimiser les performances, notamment en termes de durabilité, de résistance et d’efficacité énergétique.
- L’innovation peut intervenir en utilisant des matériaux écologiques ou innovants, comme des composites légers ou des matériaux recyclés. L’intégration de la chaîne d’approvisionnement numérique permet aussi de suivre en temps réel la disponibilité des matériaux et d’optimiser la gestion des ressources.
- Adopter une approche d’écoconception pour minimiser l’impact environnemental du produit. Cela peut inclure le choix de matériaux durables ou recyclables, ainsi qu’une conception facilitant le démontage et le recyclage du produit en fin de vie.
- Incorporer des technologies intelligentes (capteurs, IoT, logiciels embarqués) dans le produit pour améliorer l’expérience utilisateur et créer des fonctionnalités différenciatrices. Ces innovations permettent d’offrir plus de valeur ajoutée, comme une connectivité accrue ou des fonctionnalités automatisées.
5. Validation et tests
Cette étape consiste à valider la performance, la fiabilité et la conformité du produit dans des conditions réelles avant son lancement. Elle permet de tester toutes les fonctionnalités, d’identifier les éventuels défauts ou failles, et d’ajuster les éléments critiques. Cette phase est également une opportunité pour tester la stratégie marketing et s’assurer que tout est en place pour un lancement réussi.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Valider les fonctionnalités essentielles du produit en effectuant des tests techniques approfondis, en particulier si le produit intègre des composants logiciels ou électroniques. L’automatisation des tests permet d’exécuter ces évaluations plus rapidement et d’identifier les erreurs potentielles avant la production en série.
- Tester l’interface utilisateur et l’ergonomie du produit pour garantir une expérience utilisateur fluide et intuitive. Des technologies comme la réalité virtuelle ou les jumeaux numériques peuvent simuler des scénarios réels et recueillir des données précieuses sur la manière dont les utilisateurs interagissent avec le produit.
- Lancer une phase de tests bêta auprès d’un groupe restreint d’utilisateurs pour obtenir des retours en temps réel sur le produit. Cela permet d’identifier des améliorations avant le lancement officiel, en se basant sur des expériences réelles.
6. Commercialisation
- La phase de commercialisation marque le début de la vente officielle du produit. Elle consiste à déployer le produit sur le marché en activant les canaux de distribution, les plateformes de vente en ligne, et les campagnes marketing. Cette étape est aussi le moment d’optimiser les stratégies pour maximiser l’impact du lancement et mesurer la performance en temps réel. Un lancement réussi repose sur une coordination efficace entre les équipes de production, de marketing et de vente.
Conseils pour intégrer l’innovation :
- Organiser la production finale du produit en suivant les spécifications validées lors des itérations de PMV. Si le produit est numérique (ex. : logiciel), cela implique de finaliser les dernières mises à jour et d’assurer la stabilité pour le public. En parallèle, intégrer les éléments nécessaires sur les plateformes e-commerce (fiches produit, images, descriptions).
- Utiliser des campagnes marketing personnalisées, alimentées par des outils d’IA pour cibler les bons segments de clientèle, personnaliser les messages, et optimiser les canaux de communication (réseaux sociaux, e-mails, publicités). L’IA permet aussi d’automatiser certaines tâches de marketing, comme le reciblage publicitaire et la gestion des leads.
- Mettre en place des outils d’analyse de données en temps réel pour suivre les performances du produit post-lancement. L’analyse des comportements des utilisateurs (nombre de ventes, avis clients, taux de clics, etc.) permet d’ajuster rapidement la stratégie marketing ou la politique tarifaire.
Vous avez un projet d’innovation, notamment de développement de produits? Contactez-nous pour découvrir comment nous pouvons vous aider! Chez ESM, nos conseiller.ère.s en innovation accompagnent gratuitement les entreprises de la Mauricie dans leurs opportunités d’affaires et la réalisation de leurs projets innovants. Ils peuvent également vous référer vers les experts appropriés selon les besoins de votre entreprise.
Sources :
- Conseil de l’innovation du Québec. Grande enquête sur l’innovation dans les entreprises au Québec 2024, consulté en 2024.
- Le processus de développement produit en 6 étapes, exemples inclus, consulté en 2024.
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