L’économie circulaire vise à transformer notre modèle économique linéaire traditionnel (« produire, consommer, jeter ») en un modèle circulaire où les ressources sont optimisées, réutilisées et valorisées de manière continue. Elle se distingue par sa capacité à réduire l’impact environnemental tout en créant de nouvelles opportunités économiques.
Ce qui rend l’économie circulaire innovante, c’est son approche systémique. Elle remet en question les modèles économiques classiques pour promouvoir la durabilité, en intégrant les principes de réduction des déchets, d’utilisation responsable des ressources, et de recyclage. En remplaçant le paradigme de la croissance infinie par celui de la préservation des ressources, l’économie circulaire contribue non seulement à la protection de l’environnement, mais aussi à l’innovation en matière de processus, de produits et de services.
Les modèles d'affaires de l'économie circulaire
L’économie circulaire repose sur trois grands modèles d’affaires qui permettent aux entreprises de contribuer activement à une production et une consommation plus durables : la production durable, l’usage responsable et la gestion de la fin de vie (Groupe Manutan, 2024).
La production durable
Ce modèle consiste à repenser la manière dont les produits sont fabriqués en réduisant l’impact environnemental dès la phase de production. Cela inclut l’utilisation de matériaux recyclés ou renouvelables, l’optimisation des ressources et l’efficience énergétique dans les processus de production. Les entreprises intégrant cette approche cherchent à concevoir des produits durables, facilement réparables, et qui nécessitent moins de ressources pour leur fabrication.
L’usage responsable
Le modèle d’usage responsable favorise une utilisation prolongée et optimisée des produits, par exemple à travers des modèles économiques basés sur le partage, la réutilisation, la location ou encore la réparation. Cela permet de maximiser la durée de vie des produits tout en minimisant leur consommation de nouvelles ressources. Des initiatives comme la location d’équipements ou les plateformes de partage entre utilisateurs sont des exemples concrets de ce modèle.
La gestion de la fin de vie
Ce modèle vise à récupérer et valoriser les produits ou leurs composants en fin de vie, soit en les réintroduisant dans le cycle de production sous forme de matériaux recyclés, soit en réutilisant certaines pièces dans de nouveaux produits. Les stratégies de recyclage, de récupération et de remanufacturing s’inscrivent dans cette logique. L’idée est de minimiser le gaspillage et d’éviter que les produits ne finissent en décharge, favorisant ainsi une boucle vertueuse de réutilisation des ressources.
Exemples d’entreprises québécoises engagées dans l’économie circulaire
De nombreuses entreprises québécoises, de toutes tailles, adoptent des modèles d’économie circulaire pour réduire leur impact environnemental et innover dans leurs pratiques. La plateforme Québec Circulaire, l’une des mesures phares du Pôle québécois de concertation sur l’économie circulaire, partage des exemples concrets d’entreprises québécoises engagées dans l’économie circulaire (Québec Circulaire, 2023). En voici quelques-uns :
- Depuis plus de 10 ans, Confection Imagine transforme des bannières publicitaires en sacs promotionnels destinés aux particuliers et aux entreprises.
- Atelier b a écoconçu une collection d’objets design en utilisant les chutes de tissus issues de la fabrication de leurs vêtements, dans le but de réduire l’impact environnemental de sa production manufacturière.
- Dans son 4e plan de développement durable, Cascades vise à ce que 100 % de ses emballages fabriqués et vendus soient compostables ou réutilisables d’ici 2030, et à ce que 100 % des fibres et papiers utilisés proviennent de sources recyclées ou certifiées d’ici 2025.
- Bridor valorise l’intégralité des résidus organiques issus de la production de pains et viennoiseries dans son usine de Boucherville.
- Sanexen exploite le premier centre en Amérique du Nord dédié à la récupération des fines de construction, rénovation et démolition (CRD), les transformant en sous-produits à valeur ajoutée comme le compost, les agrégats et le bois.
Facteurs clés de succès pour la circularité
Pour que l’économie circulaire soit un moteur de réussite, les entreprises doivent intégrer plusieurs éléments clés dans leur stratégie. Tel que mentionné par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie (Gouvernement du Québec, 2024), voici les principaux facteurs qui permettent d’assurer une transition efficace vers un modèle d’affaires circulaire :
1. L’ajustement stratégique
L’intégration de la circularité nécessite un ajustement stratégique à tous les niveaux de l’entreprise. Cela implique de repenser les processus, les produits, et même le modèle d’affaires pour maximiser l’utilisation des ressources, minimiser les déchets et optimiser la durabilité. Les entreprises doivent évaluer comment la circularité s’insère dans leur vision à long terme et dans les attentes du marché.
2. Le leadership engagé et un esprit voué à la circularité
Un engagement fort du leadership est essentiel pour réussir la transition vers une économie circulaire. Il s’agit non seulement d’adopter une vision à long terme orientée vers la durabilité, mais aussi de promouvoir une culture organisationnelle tournée vers l’innovation et la circularité. Les leaders doivent inspirer et soutenir l’ensemble des équipes pour intégrer ces nouvelles pratiques de manière cohérente.
3. La capacité à combiner les modèles
La mise en œuvre réussie de l’économie circulaire repose souvent sur la capacité d’une entreprise à combiner plusieurs modèles circulaires – comme la réutilisation, la réparation, le recyclage, ou encore la location. Les entreprises doivent être flexibles et créatives pour adapter ces modèles à leur réalité, tout en maximisant les bénéfices environnementaux et économiques.
4. Une proposition de valeur convaincante
Pour que l’économie circulaire soit viable, il est essentiel de proposer une valeur ajoutée convaincante pour les clients. Cela peut se traduire par des produits de meilleure qualité, des services plus personnalisés, ou encore des solutions plus durables qui répondent aux nouvelles attentes des consommateurs. La circularité doit être perçue comme un atout différenciateur et non comme une contrainte.
5. Les collaborations et partenariats basés sur la valeur
La réussite de la circularité passe aussi par des collaborations stratégiques avec des partenaires partageant les mêmes objectifs. Les entreprises peuvent développer des synergies avec des fournisseurs, des distributeurs, des chercheurs ou même d’autres entreprises pour partager des ressources, des connaissances et des innovations. Ces partenariats permettent de maximiser les bénéfices de l’économie circulaire tout en renforçant la chaîne de valeur.
6. La participation à un parcours d’apprentissage et d’itération
Adopter un modèle circulaire est un processus continu d’apprentissage et d’adaptation. Les entreprises doivent être prêtes à expérimenter, ajuster, et itérer leurs modèles au fur et à mesure qu’elles acquièrent des données et des retours d’expérience. Ce parcours d’apprentissage constant permet d’optimiser progressivement les processus, de surmonter les obstacles, et de rester à l’avant-garde des pratiques durables.
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Sources :
- Groupe Manutan. Quels sont les différents business models de l’économie circulaire ?, consulté en 2024.
- Québec Circulaire. L’économie circulaire s’affirme dans les modèles d’affaires québécois, consulté en 2024.
- Gouvernement du Québec. Trouvez une stratégie circulaire adaptée à votre modèle d’affaires, consulté en 2024.
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